NOTES
« On a entendu dire à la Beaumelle : Personne n’écrit mieux que M. de Voltaire. D’où vient, lui dit-on, le déchirez-vous ? C’est, répondit-il, que mes ouvrages s’en vendent mieux, et qu’il ne m’épargne pas dans un des siens, imprimé dernièrement ; mais je vais le réfuter avec des comminges. Ces comminges étaient les remarques sur le Siècle de Louis XIV ; remarques dénuées la plupart de raisons de vraisemblance, et dignes d’un auteur aguerri contre les aventures humiliantes. Comment M. de Voltaire a-t-il pu lui faire l’honneur de lui répondre ? » (Note p. 78 au tome II de [anonyme, abbé Irailh], Querelles littéraires, ou Mémoires Pour servir à l’Histoire des Révolutions de la République des Lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours, Paris, cher Durand, libraire rue du Foin, 1761.) L'échange est reproduit dans le Dictionnaire de Chaudon et Delandine, à l'article LA BEAUMELLE où Hugo l'a sans doute trouvé.
Les relations entre Voltaire et La Beaumelle furent tumultueuses du jour où ce dernier publia Mes Pensées où l’on pouvait lire : « Il y a eu de plus grands poètes que Voltaire ; il n’y en a jamais eu de mieux payés. » Les choses s’enveniment lorsque La Beaumelle publie une édition frauduleuse du Siècle de Louis XIV assortie de remarques critiques; Voltaire répond par un Mémoire (plus tard intégré au Supplément au Siècle de Louis XIV), La Beaumelle par une Lettre sur mes démêlés avec M. de Voltaire; il est lui-même embastillé et, libéré, continue la polémique par une Réponse au Supplément du siècle de Louis XIV… est de nouveau embastillé… C’est que différentes puissances, Maupertuis, Frédéric II, la maison d’Orléans, se querellaient là par personnes interposées.